L'accident nucléaire de Tchernobyl a eu lieu en raison d'une série d'erreurs humaines et de défaillances techniques lors d'un test de sécurité sur le réacteur n°4 de la centrale nucléaire, le 26 avril 1986.
Le réacteur RBMK, utilisé à Tchernobyl, était un réacteur nucléaire conçu par les Soviétiques, peu coûteux, puissant et relativement simple à construire. Mais sous ces qualités apparentes, il avait quelques gros défauts bien dangereux. D'abord, il utilisait un modérateur en graphite, matériau inflammable en cas de surchauffe du réacteur, ce qui est, tu t'en doutes, pas super rassurant. Autre faiblesse majeure : une instabilité à basse puissance appelée coefficient de vide positif, qui fait qu'à certaines conditions, plus le réacteur chauffe, plus il produit de l'énergie, ce qui aggrave la situation au lieu de la calmer. Aussi, les barres de contrôle, censées ralentir la réaction nucléaire, avaient un défaut de conception : lorsqu'on les insérait d'abord, elles pouvaient augmenter brièvement la puissance du réacteur avant de la réduire — pas le genre de surprise qu'on souhaite en cas de pépin léger. Enfin, les RBMK n'avaient pas de véritable enceinte de confinement solide entourant le cœur, juste un bâtiment ordinaire, ce qui fait qu'en cas d'accident grave, les matériaux radioactifs pouvaient facilement s'échapper dans l'atmosphère. Autrement dit, une petite combinaison parfaite pour un désastre monumental.
Lors du test, les opérateurs ont désactivé plusieurs systèmes de sécurité afin de simuler une panne électrique. Ils ont réduit fortement la puissance du réacteur, sans tenir compte des instructions de sécurité prédéfinies. En plus, ils ont ignoré certains signaux d'alerte indiquant que quelque chose clochait sérieusement dans le cœur du réacteur. Suite à une série de mauvaises décisions, ils ont retiré trop de barres de contrôle, les éléments servant à contrôler la réaction nucléaire. Quand ils se sont rendu compte du problème, il était déjà trop tard : réinsérer ces barres trop rapidement a provoqué un effet inverse à celui attendu et une brusque augmentation de puissance incontrôlable menant directement à l'explosion.
La culture soviétique de l'époque décourageait fortement d'exprimer des critiques ou de signaler des problèmes aux supérieurs. Les employés craignaient souvent les répercussions s'ils remettaient en question des ordres venant d'en haut, même lorsqu'ils semblaient absurdes ou dangereux. Cette pression hiérarchique créait une atmosphère où il était plus facile de se taire et d'obéir aveuglément plutôt que de tirer la sonnette d'alarme. Les ingénieurs opérant le réacteur ont donc suivi des instructions qu'ils jugeaient pourtant risquées, par peur d'être sanctionnés. Cette ambiance rigide et fermée aux objections ou aux échanges ouverts a largement contribué aux mauvaises décisions prises ce jour-là.
À l'époque de l'accident, l'Union soviétique traversait une période assez compliquée. Économiquement, le pays connaissait un ralentissement important, avec des ressources limitées et une gestion parfois chaotique. Côté politique, un climat de secret, de compétition et de propagande régnait : les dirigeants voulaient absolument montrer que leur modèle était performant, quitte à cacher certains problèmes. Cette obsession de la réussite et du prestige international poussait souvent les équipes à prendre des risques inconsidérés, à ignorer les alertes ou à accélérer les projets sans précautions suffisantes. L'ambiance générale était à l'opacité, à l'autoritarisme et à la peur d'échouer devant les responsables politiques. Pas idéal du tout pour garantir la sécurité du nucléaire.
Les erreurs prises pendant l'accident ont directement causé une explosion de vapeur, qui a fait sauter le couvercle du réacteur, libérant dans l'air d'énormes quantités de matières radioactives. L'incendie qui a suivi a duré plusieurs jours, dispersant ces matières sur une grande partie de l'Europe. Des dizaines d'intervenants appelés les "liquidateurs" ont été directement exposés et ont subi de lourdes conséquences sur leur santé, certains y laissant même leur vie. La ville voisine de Pripyat a dû être évacuée d'urgence, laissant derrière elle une zone fantôme inhabitable pour des milliers d'années. Ces erreurs immédiates prises dans les premières heures ont amplifié massivement l'ampleur et la gravité de la catastrophe.
L'incendie généré à la centrale nucléaire de Tchernobyl Suite à l'accident du 26 avril 1986 est resté actif pendant près de neuf jours, libérant des substances radioactives dans toute l'Europe.
La ville de Prypiat, située à proximité de la centrale et évacuée après l'accident, avait été spécialement construite pour héberger les travailleurs de la centrale et leurs familles, représentant près de 50 000 habitants au moment de la catastrophe.
Pour contenir les émissions radioactives, un premier sarcophage en béton fut construit rapidement après la catastrophe. Un deuxième sarcophage, plus sûr et moderne, appelé 'Nouvelle Arche de confinement', a été achevé en 2016.
Certains travailleurs chargés d'évacuer les débris radioactifs après l'accident, appelés 'liquidateurs', étaient exposés en moins d'une minute à l'équivalent de plusieurs années d'irradiation naturelle.
Outre l'Ukraine elle-même, le Bélarus et la Russie ont été les pays les plus lourdement touchés. Néanmoins, le nuage radioactif a atteint une grande partie de l'Europe, affectant notamment la Scandinavie, l'Europe centrale et même certains pays d'Europe occidentale comme la France.
L'accident a contaminé de grandes étendues de terre, d'eau et a eu des impacts durables sur la faune et la flore. La zone d'exclusion autour de Tchernobyl demeure impropre à la vie humaine normale, bien que certaines formes de vie sauvage y prospèrent aujourd'hui avec des signes de mutations et de bouleversements écologiques.
Oui, Pripyat, la ville située à proximité immédiate de la centrale, reste inhabitée depuis son évacuation d'urgence peu après l'accident. Devenue ville fantôme, elle attire désormais des touristes en quête d'histoire et de témoignages du passé.
Bien que le risque zéro n'existe pas, les leçons tirées de Tchernobyl ont profondément transformé les normes de sécurité nucléaire à l'échelle mondiale. Les centrales modernes ont intégré des protocoles de sécurité beaucoup plus rigoureux et des mécanismes de prévention renforcés, diminuant ainsi considérablement le risque d'un accident semblable.
Oui, plusieurs réacteurs RBMK, similaires à celui de Tchernobyl, sont encore en activité aujourd'hui, notamment en Russie. Cependant, après l'accident, d'importantes améliorations techniques et procédurales ont été apportées pour améliorer leur sécurité.

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