La ville de Potosí, en Bolivie, fut jadis l'une des plus riches du globe en raison de la découverte au XVIe siècle du Cerro Rico, une montagne extrêmement riche en argent. Cette abondance d'argent a fait de Potosí un centre économique majeur de l'Amérique espagnole, attirant des milliers de personnes et stimulant un vaste commerce.
Au milieu du 16ème siècle, les Espagnols tombent sur un énorme filon d'argent dans une montagne appelée Cerro Rico, près de Potosí en Bolivie. Très vite, ils réalisent qu'ils sont assis sur l'une des plus grandes réserves d'argent jamais trouvées, de quoi changer complètement leur histoire. Cette montagne devient alors le symbole même de la richesse coloniale espagnole, produisant des tonnes d'argent extrait à grande échelle pendant des siècles. À son apogée vers le 17ème siècle, Potosí est aussi peuplée que les plus grandes villes européennes de son époque. Tout tourne autour du Cerro Rico, surnommé littéralement la "Montagne Riche", parce qu'il alimente directement l'économie espagnole et influence même le commerce mondial grâce aux quantités énormes d'argent qu'il fournit.
À partir du milieu du XVIᵉ siècle, les Espagnols ont exploité à fond les mines du Cerro Rico à Potosí pour en tirer des quantités incroyables d'argent. Ce métal précieux était extrait par des milliers d'ouvriers indigènes soumis à du travail forcé dans des conditions souvent brutales. Avec des techniques plutôt rudimentaires, comme l'emploi intensif du mercure pour extraire l'argent du minerai, les Espagnols arrivaient quand même à produire une grande partie de l'argent mondial de l'époque. Le minerai sortait des mines en masse, puis était traité localement avant d'être envoyé en Espagne et ailleurs. Les quantités étaient tellement dingues qu'elles faisaient de Potosí une véritable machine à billets pour la couronne espagnole pendant plusieurs siècles.
Grâce à ses énormes réserves en argent, Potosí s'est rapidement trouvée au cœur d'un réseau commercial gigantesque entre l'Amérique du Sud, l'Europe et même l'Asie. L'argent extrait des mines du Cerro Rico était transformé en lingots ou en pièces et partait par caravanes vers les ports, notamment à Lima, avant d'être acheminé par bateaux jusqu'en Espagne. Une partie conséquente de cet argent finissait par rejoindre la Chine et d'autres pays asiatiques via les réseaux commerciaux espagnols aux Philippines. Ce commerce massif fit de Potosí l'un des centres économiques les plus dynamiques et influents de l'époque coloniale, attirant à elle marchands, banquiers et aventuriers de tous horizons. Pendant un bon moment, l'argent de Potosí était considéré comme une monnaie courante partout dans le monde, notamment en raison de sa grande qualité et pureté.
Avec son argent, Potosí est devenue une sorte d'aimant économique, attirant marchands et aventuriers depuis l'Europe ou le reste des colonies. À l'époque, la ville atteignait presque les 200 000 habitants : autant que Paris ou Londres ! Cet énorme flux de richesse a stimulé le développement du commerce local ; artisans, commerçants, et auberges fleurissaient à chaque coin de rue. On voyait apparaître des boutiques luxueuses où s'échangeaient tissus fins, épices exotiques ou vins européens. Une élite locale s'est formée grâce à la richesse des mines, construisant palais, églises impressionnantes et théâtres élégants. Mais à côté de ça, de fortes inégalités sociales se sont creusées : mineurs et main-d'œuvre indigène restaient dans des conditions précaires tandis que les familles aisées gaspillaient l'argent sans compter. L'argent méridional de Potosí a aussi eu un gros impact économique sur l'Europe, provoquant même parfois de l'inflation car trop de métal précieux arrivait trop vite sur le marché européen.
La richesse de Potosí avait malheureusement un prix très lourd côté humain et écologique. Des milliers de travailleurs indigènes, obligés ou forcés par le système de mita (travail obligatoire imposé par les Espagnols), ont perdu leur vie dans les mines. Ils mouraient d'épuisement, d'accidents fréquents, ou de maladies pulmonaires causées par la poussière et les vapeurs toxiques. On estime même qu'environ 8 millions de personnes seraient mortes sur les trois siècles d'exploitation du Cerro Rico, ce qui est complètement dingue. Et du côté environnement, c'est pas plus joli : la déforestation massive nécessaire pour alimenter les fours à extraire l'argent a complètement dévasté le paysage et appauvri les terres alentour, qui ne se sont jamais vraiment remises de ce pillage. Aujourd'hui encore, le Cerro Rico reste marqué par ces siècles d'exploitation intense, avec une montagne fragilisée, trouée un peu partout et sous risque constant de s'écrouler.
L'expression espagnole 'Vale un Potosí' signifiant 'ça vaut une fortune' vient directement de la richesse légendaire générée par les mines d'argent de Potosí.
Selon les estimations historiques, la moitié de tout l'argent en circulation dans le monde au XVIᵉ siècle provenait du Cerro Rico de Potosí.
Le Cerro Rico de Potosí est aujourd'hui inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, en raison de son importance historique et culturelle exceptionnelle, mais aussi de ses défis de conservation.
Afin de monnayer l'argent extrait, une gigantesque monnaie royale ('Casa de la Moneda') fut construite à Potosí dès le XVIᵉ siècle, devenant l'une des plus grandes et réputées maisons de frappe de la monnaie au monde.
Potosí conserve un riche héritage colonial avec ses bâtiments historiques, comme la Casa de la Moneda, de splendides églises baroques ainsi que son centre-ville classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1987.
L'épuisement progressif des filons d'argent de haute qualité, l'augmentation du coût d'extraction ainsi que la baisse mondiale du prix de l'argent ont entraîné un déclin progressif de la richesse de Potosí.
L'argent extrait du Cerro Rico était principalement acheminé vers l'Europe, notamment l'Espagne, où il servait à financer les guerres et les projets royaux. Une part importante circulait aussi vers l'Asie via les Philippines, en échange d'épices, de soie ou de porcelaine.
L'exploitation minière eut un lourd tribut humain : on estime que des millions d'ouvriers autochtones et africains perdirent la vie à cause de conditions de travail extrêmement difficiles et dangereuses dans les mines du Cerro Rico.
Oui, il est toujours possible de visiter le Cerro Rico aujourd'hui. Des visites guidées sont organisées pour découvrir l'histoire minière de Potosí et explorer les mines, qui sont encore partiellement actives bien que très peu sûres.
On estime que près de 45 000 tonnes d'argent furent extraites de la montagne du Cerro Rico entre le XVIe et le XVIIIe siècle, faisant de Potosí l'une des villes les plus riches au monde à l'époque coloniale espagnole.
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Question 1/7