Les algues sargasses forment d'immenses tapis flottants dans l'océan Atlantique en raison de leur capacité à se regrouper en grandes masses grâce à des bulles d'air emprisonnées dans leurs thalles, leur permettant ainsi de flotter à la surface de l'eau.
Les sargasses sont des algues brunes originaires principalement de la mer des Sargasses, une zone de l'océan Atlantique connue pour ses grandes étendues d'algues à la dérive. Ces dernières années, leur prolifération s'est emballée, formant d'immenses nappes flottantes atteignant parfois plusieurs kilomètres de large. Ce phénomène est dû à une croissance très rapide alimentée par des conditions idéales : soleil abondant, températures chaudes et surtout présence élevée de nutriments, notamment l'azote et le phosphore issus d'activités humaines comme l'agriculture intensive. Résultat, les sargasses se multiplient vite, s'agglomèrent entre elles et donnent naissance à des tapis gigantesques visibles même depuis l'espace.
Les tapis flottants de sargasses poussent surtout grâce à l'apport massif de nutriments, provenant souvent des rejets agricoles ou industriels ruisselant jusqu'à la mer. Ces rejets contiennent beaucoup de nitrates et de phosphates, deux types d'engrais naturels incroyables pour ces algues. Ajoute à ça une eau tempérée assez chaude, un bon ensoleillement tropical, et hop ! Les conditions parfaites s'installent pour une croissance explosive. En bonus, l'absence de certains prédateurs ou d'organismes capables de réguler leur expansion aide aussi beaucoup. Bref, les sargasses profitent d'un buffet de ressources quasi illimité pour proliférer en toute liberté.
Les sargasses dérivent surtout à cause d'un grand courant océanique appelé le gyre subtropical de l'Atlantique Nord. Imagine une sorte de gigantesque carrousel marin qui tourne au milieu de l'océan, entraînant et accumulant au centre tout ce qui flotte. Résultat : les algues sargasses se retrouvent piégées dans cette boucle naturelle et forment des amas compacts en surface. Les courants de surface, comme le Gulf Stream par exemple, jouent aussi leur rôle de transporteur rapide, poussant des tonnes d'algues vers certaines régions spécifiques de l'océan. Ces carrefours de courants créent alors d'immenses "zones d'embouteillage" où les sargasses s'empilent et constituent des tapis impressionnants visibles depuis l'espace.
Le réchauffement des océans offre aux sargasses de bonnes conditions de croissance : une eau plus chaude accélère leur développement et favorise leur prolifération. À ça s'ajoute l'effet du changement climatique sur les vents et les courants marins, qui modifie les parcours habituels et étend les zones où les tapis se rassemblent. Le surplus de CO₂ dans l'atmosphère booste également la photosynthèse et aide les algues à grossir plus rapidement. Avec ces conditions idéales réunies, les algues sargasses se retrouvent à former des tapis gigantesques plus souvent et sur des surfaces de plus en plus vastes.
Ces tapis géants de sargasses peuvent étouffer les coraux, les mangroves et la vie marine en bloquant la lumière du soleil et l'oxygène, indispensables aux espèces sous-marines. Quand elles s'échouent sur les côtes, elles pourrissent vite et libèrent alors du sulfure d'hydrogène, un gaz toxique qui sent l'œuf pourri et peut irriter les yeux et les voies respiratoires. Ça gâche aussi plutôt sévèrement le paysage, ce qui fait fuir les touristes et donne un sacré coup dur à l'économie locale, notamment en affectant hôtels, restaurants et pêcheurs. Et l'accumulation massive oblige les collectivités à dépenser des sommes importantes pour le nettoyage et l'évacuation des algues. Du coup, c'est la biodiversité marine mais aussi l'économie locale qui prennent un coup.
Le nom 'sargasse' provient du portugais 'sargaço', utilisé par les navigateurs portugais du XVe siècle, en référence à ces algues flottantes qu'ils observaient dans l'océan Atlantique.
La mer des Sargasses, située dans l'océan Atlantique Nord, est la seule mer au monde sans rivage, délimitée uniquement par des courants océaniques puissants qui accumulent naturellement les algues sargasses.
Les algues sargasses étaient déjà mentionnées par Christophe Colomb dans ses journaux de bord au 15e siècle, décrivant de grandes étendues flottantes rencontrées lors de ses célèbres voyages.
En se décomposant sur les plages, les sargasses libèrent du sulfure d'hydrogène, un gaz malodorant qui peut provoquer des gênes respiratoires et des perturbations économiques et touristiques importantes.
Oui, les algues sargasses ont plusieurs applications potentielles. Certaines recherches explorent leur utilisation comme fertilisants agricoles, production de biocarburants, ou encore en cosmétique. Cependant, leur exploitation à grande échelle nécessite des études approfondies pour vérifier à la fois leur efficacité et leur innocuité écologique.
Les pays les plus affectés incluent les Caraïbes, le Mexique, la Floride, ainsi que de nombreuses îles comme la Barbade et la Guadeloupe. La Côte Atlantique de certains pays d'Afrique de l'Ouest peut aussi être concernée par ce phénomène.
Oui, les immenses couches flottantes ont un effet complexe sur la biodiversité locale. Si elles offrent un habitat favorable à certaines espèces telles que poissons ou crustacés juvéniles, elles peuvent néanmoins étouffer ou appauvrir la vie marine en bloquant la lumière ou en consommant excessivement l'oxygène lors de leur décomposition, impactant négativement certains écosystèmes.
Les algues sargasses elles-mêmes ne présentent généralement pas de danger direct, mais leur accumulation sur les plages peut provoquer des émanations d'hydrogène sulfuré, qui irritent les voies respiratoires et les yeux, et peuvent être nocives en cas d'exposition prolongée.
Les sargasses existent naturellement et dérivent traditionnellement en faibles quantités dans l'océan Atlantique. Cependant, l'explosion récente de leur population et la formation massive de tapis flottants ont été liées à certains facteurs d'origine anthropique : réchauffement climatique, déforestation et ruissellement agricole enrichissant l'océan en nutriments favorisent leur prolifération.
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