La ville d'Ordos, en Chine, est pratiquement vide en raison de la planification excessive qui a conduit à la construction massive d'infrastructures sans une demande réelle de la population. Cela a créé un écart entre l'offre de logements et la capacité des habitants locaux à les acheter, laissant de nombreux bâtiments inoccupés.
Au début des années 2000, avec l'ambition de moderniser rapidement certaines régions éloignées, la Chine s'est lancée dans un programme massif de constructions urbaines. Ordos, ville située en Mongolie-Intérieure, a bénéficié de ce boum économique grâce à ses importantes réserves de charbon, qui semblaient alors promettre énormément. La richesse venue de l'industrie minière pousse alors les autorités locales à investir à fond dans des infrastructures flambant neuves, des logements modernes jusqu'aux routes gigantesques en passant par des centres commerciaux immenses. On parie alors sur une croissance démographique spectaculaire, mettant beaucoup d'espoir sur la venue de nouveaux habitants attirés par la prospérité apparente de la région. Mais les prévisions étaient bien trop optimistes : les nouveaux logements construits à toute vitesse restent en grande majorité vides, formant ce que l'on surnomme aujourd'hui l'une des "villes fantômes" les plus célèbres de Chine.
Construite au moment d'une bulle immobilière énorme en Chine, Ordos est devenue un symbole typique de la fièvre de la construction incontrôlée. À l'époque, plein de promoteurs ont parié que la région allait attirer de nouveaux habitants rapidement. Résultat : d'immenses zones résidentielles et commerciales sont sorties de terre sans réelle demande derrière. Ajoute à ça que les prix des appartements étaient complètement exagérés par rapport au revenu moyen des Chinois — bref, personne ne pouvait vraiment se payer ces logements. Du coup, pas assez de ventes, une spéculation immobilière un peu folle et une montagne d'endettement des promoteurs : cocktail parfait pour laisser une ville flambant neuve presque entièrement vide.
Ordos est le pur produit d'une ambition politique de développer rapidement le nord de la Chine, avec des investissements massifs du gouvernement dans l'immobilier et les infrastructures. Problème : les autorités ont mal anticipé la demande réelle de logements, optant plutôt pour l'approche risquée qui consistait à construire d'abord et attirer ensuite les habitants. Résultat, une ville flambant neuve aux allures de cité fantôme, trop grande pour le nombre réel de personnes intéressées. Autre souci majeur : les gouvernements locaux, motivés par des objectifs chiffrés fixés à Pékin, ont massivement spéculé sur les terrains pour financer leur développement, ce qui a entraîné une envolée des prix immobiliers totalement décrochée de la réalité économique régionale. À force d'être uniquement focalisées sur la construction, ces politiques urbaines gouvernementales ont négligé de créer suffisamment d'emplois et d'activités économiques locales durables, ajoutant encore un frein supplémentaire à l'installation durable des habitants.
La Chine a connu de gros mouvements internes ces dernières décennies : des centaines de millions de gens sont partis des campagnes vers les villes, mais cette migration concerne surtout les grandes métropoles et les villes côtières bien connectées et dynamiques, comme Shanghai, Pékin ou encore Guangzhou. Ordos, elle, est située un peu au milieu de nulle part, en plein cœur de la Mongolie-Intérieure, assez loin des centres économiques attractifs. Résultat, malgré tous ses beaux bâtiments flambant neufs, Ordos ne séduit pas vraiment les jeunes ni les travailleurs migrants, qui cherchent plutôt des opportunités économiques concrètes et immédiates. À cela s'ajoute une population régionale assez faible, difficile donc de remplir les immenses quartiers construits beaucoup trop largement par rapport aux besoins réels. Sans une vraie dynamique démographique locale ou régionale, pas évident de créer une ville vibrante, même avec les infrastructures les plus modernes.
La ville d'Ordos a du mal à attirer une population durable en partie à cause d'un manque de sentiment d'appartenance. Ici, tout est neuf et construit à grande vitesse, du coup les habitants ne ressentent pas vraiment d'attache culturelle ou sociale avec l'endroit. Beaucoup de Chinois préfèrent vivre dans des endroits où leurs racines, leur famille ou leur culture sont déjà solidement implantées, et Ordos manque clairement de ces repères-là. De plus, l'absence flagrante de vie communautaire solide, avec très peu d'activités sociales ou de lieux de rencontre traditionnels, pose problème. Sans commerces vivants, sans marchés animés ou lieux culturels dynamiques, la ville ne séduit pas franchement les familles et les jeunes adultes qui recherchent plus qu'un simple logement neuf. Bref, c'est beau, c'est moderne, mais ça manque clairement de chaleur humaine.
Bien qu'elle soit surnommée 'ville fantôme', Ordos bénéficie d'infrastructures modernes remarquables, incluant des musées, des parcs et même un circuit de Formule 2 utilisé ponctuellement.
Le musée d'Ordos, conçu par un cabinet d'architecture prestigieux (MAD Architects), est devenu mondialement célèbre par son esthétique futuriste en forme de dune, mais reçoit encore relativement peu de visiteurs locaux et internationaux.
Ordos possède des ressources naturelles considérables, comme le charbon et les terres rares, ce qui en fait l'une des régions les plus riches de Chine en PIB par habitant, malgré paradoxalement son faible taux d'occupation.
Face à l'échec initial de peuplement, la ville d'Ordos tente désormais d'attirer les jeunes professionnels et les start-ups grâce à des mesures incitatives fiscales et économiques.
Oui, la ville d'Ordos attire des curieux et des photographes intrigués par son ambiance quasi-surnaturelle. Les visiteurs peuvent notamment observer ses immenses avenues désertes, des complexes immobiliers vides, des sculptures monumentales, ainsi que des musées et infrastructures culturelles souvent sous-utilisés.
Construire une ville peu ou pas habitée génère un gaspillage significatif de ressources naturelles, telles que l'eau, l'énergie et certains matériaux de construction. De plus, l'entretien d'infrastructures peu utilisées contribue à des coûts supplémentaires et peut engendrer des problématiques écologiques sur le long terme.
Oui, la ville commence peu à peu à accueillir davantage de résidents, mais de nombreux quartiers restent encore vacants. Les autorités tentent de relancer la démographie locale en offrant des incitations économiques et en ajustant les politiques immobilières afin d'attirer durablement la migration intérieure chinoise.
La ville d'Ordos est souvent qualifiée de 'ville fantôme' car, malgré ses investissements massifs en infrastructures modernes, elle demeure peu peuplée. Cela s'explique en grande partie par une mauvaise planification urbaine, des prix immobiliers trop élevés et un manque d'attractivité économique à long terme.
Oui, Ordos n'est pas un cas isolé. D'autres villes, comme Tianducheng (la réplique chinoise de Paris près de Hangzhou), ont été confrontées au même phénomène : construction rapide et ambitieuse, mais difficulté à attirer des habitants de manière durable.
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Question 1/6